On a besoin de vous pour financer la fabrication de nouveaux nichoirs avant février 2025 ! Un petit coup de patte ?
Un bilan s'impose après une année très positive pour le Moineau friquet. On vous présente la suite pour 2025 !
Ce 19 mars, sous un beau soleil nous avons finalisé la pose des nichoirs en bois !
Ce début de printemps, on compte au total 79 nichoirs dans Saint-Savinien !
Autrefois commun dans nos campagnes et dans nos villes, le Moineau friquet a vu ses populations s'effondrer de l'ordre
de - 60 % en 10 ans. Ce bouleversement est multifactoriel et touche toutes les populations de la métropole. L'avenir du Moineau friquet en France est incertain quoique le scénario se dessinant s'assombri au fil des années. Cet effondrement est néanmoins réversible et l'inversion de cette tendance glaçante est un chantier nettement moins complexe pour le Moineau friquet que pour un certain nombre d'espèces d'oiseaux pour les raisons suivantes :
Premièrement, le Moineau friquet est un oiseau globalement sédentaire et les déplacements des individus dépassent très rarement l'échelle du département.
Deuxièmement, même si l'impact du changement climatique sur cette espèce est encore complexe à évaluer et qu'il s'accentuera possiblement au cours des 10 prochaines années, les causes du déclin du Moineau friquet découlent de problèmes relativement locaux qui peuvent trouver une partie de leur solution auprès des communes. En effet même si la nécessité du bouleversement de notre politique agricole nationale s'annonce évidente, les derniers plans de sauvegarde du Moineau friquet se révélant efficaces
menés en Angleterre semblent montrer qu'une politique locale
de gestion des milieux bâtis et agricoles suffit à inverser la tendance localement.
Nous pensons en conséquence qu'il est plus judicieux d'agir dès maintenant sur la population du val de Charente que d'attendre des décisions européennes et étatiques. Dans l'optique peut-être utopique mais néanmoins physiquement réalisable
d'inverser la tendance alarmante des populations de Moineau friquet en France grâce à un mouvement d'initiatives locales,
le Collectif Climat et Biodiversité a lancé un plan de sauvegarde de l'espèce au printemps 2021.
Moineau friquet (Passer montanus) Gaëtan Jouvenez
Le Moineau friquet est un des trois moineaux communs en France, il se partage le podium avec le Moineau domestique, l'un des oiseaux les plus communs et le Moineau soulcie, plus rare et plus méridional. Comme ses cousins, ce petit passereau est cavernicole, il ne niche donc que dans les cavités, souvent dans un arbre ou dans un mur. Identifiable par sa calotte entièrement marron et ses taches noires en forme de virgule sur les joues, il est loquace et pousse des cris différents de son proche cousin le Moineau domestique. (Voir <ici>) Granivore en automne et en hiver, il apprécie les plantes produisant des petites graines comme de nombreuses graminées. Au printemps, il est majoritairement insectivore. Il ne nourrit d'ailleurs presqu'exclusivement sa nichée d'insectes, plus ou moins gros, allant du moucheron à la libellule. Principalement sédentaire, il n'effectue que des courts déplacements, souvent hivernaux. L'espèce est d'ailleurs assez grégaire en hiver, où les individus forment des pré-dortoirs dans les buissons avant de dormir dans leur cavité respective ou en petit groupe dans un arbre.
Ces rassemblements peuvent dépasser la centaine d'oiseaux.
Le Moineau friquet est classé "en danger" dans la liste rouge des oiseaux français. Ses populations ont en effet diminué de plus de 60 % en 10 ans. Ce déclin phénoménal touchant un oiseau autrefois si commun s'explique par plusieurs facteurs.
Granivore et insectivore, ses populations pâtissent de la transformation de notre agriculture et du bouleversement du milieu urbain.
La destruction des friches, des haies, le développement de la monoculture, la diminution de la culture des céréales de printemps et la chute des populations d'insectes due à l'utilisation intensive de pesticides l'impacte férocement en campagne, tandis que la minéralisation, la disparition des cavités et l'entretient excessif des espaces verts empêchent les populations de subsister durablement en ville. Notre ville natale, Saint-Savinien, se situant au cœur de la vallée de la Charente et accueillant l'une des dernières populations de Moineaux friquets du département de la Charente Maritime, il nous a paru évident de voler à son secours, sans mauvais jeu de mots.
L'un des facteurs du déclin du Moineau friquet est la destruction des cavités, murales ou arboricoles. L'architecture moderne n'offre généralement pas la possibilité au friquet de nicher et les cavités murales existant sur les anciens bâtiments sont très souvent rebouchées. La première étape du plan de sauvegarde a donc été de poser des nichoirs afin de parer à cette crise du logement.
Avec l'aide bénévole d'un artisan, membre du collectif, nous avons fabriqué 90 nichoirs, simples, doubles et triples, de diamètre 28 mm que nous avons réparti dans tout le centre bourg. Le projet consistait en la pose de nichoirs près de zones offrant une disponibilité alimentaire intéressante comme les prairies de fauche, les friches et les zones de maraichage bio, ces zones n'offrant souvent que peu de sites de nidification potentiels.
C'est donc grâce à une belle mobilisation citoyenne que nous sommes parvenu.e.s à offrir ces 80 gîtes à la population savinoise, estimée entre 20 et 30 couples. En 2022, le premier nichoir a été occupé, Quai des fleurs, à notre plus grand bonheur !
Un autre facteur du déclin de ses populations est la diminution de la disponibilité alimentaire. Certains sites voient les effectifs de Moineaux friquets chuter alors que les sites de nidification potentiels sont relativement nombreux.
On peut parer à ce manque en deux actions complémentaires :
- recréer une disponibilité en insectes
- récréer une disponibilité en graines
Il arrive en effet que les couples ne trouvent pas assez de nourriture pour nourrir leur nichée en cours. S'en suit un taux de production de jeunes relativement bas qui peuvent alors mettre en péril la population locale.
Si l'on traite le manque de nourriture durant la période de reproduction, les actions visent surtout à tendre vers une augmentation du nombre d'insectes dans la zone concernée, les poussins s'en nourrissant. Le projet est alors soit d'amener des insectes sur les sites de reproduction, passant inévitablement par un plan de végétalisation de la ville, et de sensibilisation des particuliers sur le fauchage raisonné des jardins, soit par l'implantation de nichoirs dans des zones riches en insectes (vallons, zones de bocage à proximité du noyau de population), qui implique d'arriver à déplacer la population.
Dans un deuxième temps, afin de répondre à une demande en petites graines des adultes, il faut chercher à conserver des espaces en friches, laissant aux spontanées appréciées par le friquet, l'espace pour s'y développer.
L'hiver, nous cherchons à nourrir au millet en en distribuant sur plusieurs sites dans le centre bourg. Des parcelles de millet rouges et jaune peuvent être semées au printemps, elles jouent notamment un rôle important dans le plan de sauvegarde de nos amis.es britanniques
dont nous nous inspirons.
Faire connaître l'espèce, les causes de son déclin et les solutions à mettre en place pour y remédier sont des points fondamentaux.
Nous vous proposons une carte vous permettant de voir si l'espèce est présente chez vous ainsi qu'une planche pour le différencier de son cousin, bien plus commun, le Moineau domestique !
Le Groupe Ornithologique des Deux-Sèvres (GODS) nous a été d'une aide très précieuse pour l'élaboration de ce plan de sauvegarde du Moineau friquet. Il mène déjà plusieurs plans de sauvegarde dans les Deux-Sèvres, on vous conseille vivement de jeter un coup d'œil à leurs actions !
Rédaction : Gianni Enselme
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